My dearest Javanese concubine – Luca Desienna

Luca Desienna My dearest javanese concubine blow up press

 

My Dearest Javanese Concubine par Luca Desienna, paru chez Blow Up Press, est une histoire d’amour, de vie, de tendresse.
D’humanité.
©Blow Up Press/Luca Desienna

 

Il y a d’abord Tira Yohanes Soepomo, transsexuelle, au corps en transition. Dans cet espace incertain du genre flou, Tira aime Dayang. Tous deux vivent dans les bas-fonds de Jogiakarta, à Java.

Mais Tira contracte le HIV.

Pourtant, Dayang choisit de continuer, de vivre cette histoire.

Parce qu’ils le doivent.

Parce que l’amour se moque des conventions, des apparences.

Parce qu’on peut, un peu, oublier la mort.

Et tous deux offrent peut-être la plus belle chose qui puisse être à Luca Desienna: une histoire.

Belle.

Simple.

Forte.

©Blow Up Press/Luca Desienna

 

Magnifiquement mis en page (comme à l’accoutumée) par Aneta Kowalczyk, My Dearest Javanese concubine est une romance grotesque et sublime, tout comme l’est l’Homme.

Du corps presque difforme de Tira naissent pourtant ces moments inouïs qui révèlent la grandeur de l’Humain.

Les corps s’emmêlent, s’extasient, jubilent. Le plaisir oublie la maladie, les amants, les convenances.

Les mains effleurent les visages, la joie éclate sur les bougies d’un gâteau d’anniversaire.

Et Tira nous offre cette phrase : « All I wanted was what every other human being wants. »

 

Luca Desienna My dearest javanese concubine blow up press
©Blow Up Press/Luca Desienna
Page à page, le couple vit comme tout à chacun. Mais dans ces clichés à l’apparente simplicité, nait pourtant, la Grâce.

Luca Desienna a su, par la confiance acquise, par la bouleversante humanité de ses photographies appréhender ce qui fait que l’Homme approche quelque fois du Sublime : l’amour dans ce qu’il a de plus pur, de plus évident.

Luca Desienna My dearest javanese concubine blow up press
©Blow Up Press/Luca Desienna

 

Rire, danser, boire.

Manger, dormir, rêver.

S’aimer, voyager, s’enlacer.

 

Toutes ces choses qui se moquent bien de l’apparence. De la maladie. De la mort.

 

Prendre le bus sous le regard curieux d’un enfant.

Prendre une douche.

Prendre le corps de l’autre.

 

Toutes ces choses que Luca a su saisir délicatement. Comme une fleur précieuse. Un instant suspendu.

 

Luca Desienna My dearest javanese concubine blow up press
©Blow Up Press/Luca Desienna

 

Et en témoin privilégié, en passeur, il nous les livre. Parce qu’il y a avec ce travail la nécessité de remettre les pendules à l’heure, de reprendre ce qui fait la force des grands ouvrages : montrer que l’Homme n’est jamais un, monolithique et figé.

Qu’Il est Beau, Sublime.

Qu’Il est imparfait, grotesque.

Qu’Il est dual.

Et que l’Amour le rend Unique.

My Dearest Javanese Concubine laisse, un instant, le sentiment d’une Joie profonde, d’une porte ouverte sur l’éternité.

Site de Luca Desienna

Site de Blow Up Press

Partagez :
Frédéric MARTIN
Frédéric MARTIN

En savoir plus sur 5,rue du

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continuer la lecture