Volta – Gabrielle Duplantier
Pourtant, ouvrir Volta par Gabrielle Duplantier publié chez lamaindonne éditions c’est accepter de suivre le fil du temps, le rythme des lieux, des gens, de la vie telle qu’elle est.
©Gabrielle Duplantier |
Parce qu’avec Volta, la boucle en portugais, Gabrielle Duplantier fait le choix de nous montrer un autre monde, d’autres moments. Ceux que nous ne prenons pas la peine de contempler, à peine de voir.
Maylis de Kerangal écrit, dans la préface : » […] il s’agit bien ici de faire un tour, de s’écarter, de faire un pas de côté, un seul… »
Et par ce pas aller vers un univers presque de contes, hors du temps.
©Gabrielle Duplantier |
Et lorsqu’on s’écarte, suivant la volte de la photographe…
On croise des femmes, jeunes, plus âgées.
On croise des regards francs, profonds et fiers.
On croise des chemins et des affiches aux visages multitudes.
On croise des oiseaux, le vent, la brume et la pluie.
On croise, sans la savoir, Dieu, le Diable.
©Gabrielle Duplantier |
Accompagner les pas de Gabrielle Duplantier devient une union, une fusion.
Nous pouvons, un moment, le temps d’une lecture, embrasser un monde de magie latente.
Tout ici est hors du temps, presque comme les ailleurs des royaumes lointains.
On cherche, peut-être, la Princesse, le Prince, le Roi. On cherche surtout à lâcher ces choses trop tangibles qui nous tiennent enchaînés au réel.
Ainsi, comme l’évoque la photographe dans une interview1, elle « essaie de faire des petits poèmes en images ».
Et c’est toute la force de son travail.
©Gabrielle Duplantier |
Chaque photographie, chaque fragment du réel prend un sens que l’on ne saurait limiter à ce qu’il est.
Les enfants sont des fantômes trottant dans la nuit.
Une jeune femme, Circée des temps modernes, n’ensorcelle plus. Elle n’en a plus besoin.
Et le cheval obéit à la mariée, parce que demain ils s’en iront, loin, là-bas où le ciel touche le monde.
©Gabrielle Duplantier |
Lire Volta c’est prendre, enfin, le Temps.
Parce que la vie ne vaut que si elle est contemplée, goûtée Gabrielle Duplantier nous donne ici, sinon les clefs, au moins quelques pistes pour regarder le monde et non plus simplement le voir.
Parce qu’il y a de la Beauté à chaque instant.
Parce qu’il y a toutes ces personnes qui nous sont si précieuses.
Parce qu’il y a des routes que l’on devrait prendre plus souvent, des maisons où se réfugier et des mains à tendre.
Parce que Volta laisse à l’âme la douceur qu’il nous manque.
1 : Emission Par les temps qui courent (23/06/21)