Le Temps des Grenadines – Dan Aucante

 

Le Temps des Grenadines par Dan Aucante, paru chez Bergger éditions, pourrait être rapproché d’un des récits qui ont forgés la littéraire autobiographique, peut-être Pagnol. L’enfance, celle dont Nerval souligne la gaieté, l’insouciance est ici le cœur du sujet.

Le photographe a choisi d’interroger la sienne à travers celle de ses deux fils.

Conçu en trois chapitres, Le Temps des Grenadines déroule une vie, des vies. Du « J’étais » au « Ils seront » en passant par le « Nous sommes », les instants se succèdent, laissant peu à peu la place à l’Absolu.

©Dan Aucante

 

Une carte de France puzzle, ces départements dont on apprenait patiemment préfectures et sous-préfectures. Le temps des jeux, de la cabane du pirate. Nous étions Barbe-Noire, les sorcières s’envolaient aux frontons de nos rêves et nous avions la patience infinie d’attendre la fin de la course d’escargot.

Mais nous avons grandi et enfanté. Nos fils, nos filles sont là, nous contemplant dans le matin funambule.

Nous recréons les mythes, encore et encore : Petite Souris et dents de lait, fantômes et bulles de savon.

L’enfant-fleur qui nous rappelle qui nous fûmes et qu’elle fût notre insouciance va grandir. La balançoire ne sera plus que chaînes et la grand-mère se cachera les yeux pour ne pas contempler ce qui advient.

©Dan Aucante

 

Il y a chez Dan Aucante tout un univers poétique. Celui que chante Renaud dans Le sirop de la rue, ou Thiéfaine dans La ruelle des morts.

Il saisit un à un ces instants fugaces mais éternels qui forment les souvenirs. Des jeux, des bords de mer, des ponts et des sauterelles.

On sent presque l’odeur un peu fade de l’eau de l’étang, le contact des herbes, poule ou coq, l’odeur du foin et la tarte de la mémé.

©Dan Aucante

 

 

S’appuyant sur ses propres souvenirs, quelque part à l’orée de la forêt de Tronçais, Dan nous amène avec lui dans les méandres de nos propres enfances.

Parce que ce que révèle, en filigrane, Le Temps des Grenadines, c’est que les moments que nous avons vécu ont quelque chose d’universel, d’éternel.

Les fils du photographe auraient pu vivre il y a 50 ans, pourront peut-être vivre dans 50 ans.

Le Temps sera figé durant un été sans fin et sans orages.

 

©Dan Aucante

 

 

Une fois le livre clos viennent des instants de nostalgie.

On repense aux aïeux enterrés depuis longtemps.

On repense à des montagnes trop lointaines, trop oubliées.

On repense à des jours inouïs de joie.

 

Heureusement, Dan Aucante nous a offert un avant-goût d’éternité à la saveur d’infini.

 

 

Le Temps des Grenadines est exposé du 25 juin 2020 au 28 août 2021 chez Maupetit Côté Galerie à Marseille (Pour plus de renseignements suivre ce lien)

 

Site de Dan Aucante

Site de Bergger éditions

Dan Aucante est représenté par   l’agence révélateur

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Frédéric MARTIN
Frédéric MARTIN

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