Les jours couchés – Pierre Faure

 

Pierre Faure Les jours couchés Sur La Crête chronique livre noir et blanc photo
Les jours couchés par Pierre Faure, paru aux éditions Sur La Crête, est le fruit d’une résidence à Chartres de Bretagne organisée par Le Carré D’art. Ce très bel objet lie intimement territoire et adolescence.
Dans cette ville semblable à tant d’autres, le photographe se perd, erre, se retrouve et découvre. Pas à pas les espaces se déploient, tandis qu’en contrepoint naissent des portraits très simples d’adolescents.
Pierre Faure Les jours couchés Sur La Crête chronique livre noir et blanc photo
©Pierre Faure

 

L’espace est clos. Un bâtiment inachevé. Une bordure de forêt. Un pavillon. La France de la province.
Et en ces lisières surgissent des adolescents. Portraits très tendres, de ceux qui sont à la fois l’héritage du lieu et son avenir. Mais aussi de ceux qui vont partir, chercher ailleurs ce qui n’existe pas ici ou fait défaut.
Les photographies de Pierre Faure ont cette saveur, cette texture si particulière de la mélancolie. Image après image, des cheveux dans les yeux, la pluie sur le bitume, les façades anonymes et des regards empreints de timidité, le lecteur pressent autre chose. Comme un regret. Un temps suspendu, éternel.
Pierre Faure Les jours couchés Sur La Crête chronique livre noir et blanc photo
©Pierre Faure

 

La ville est un fragment. L’adolescence un passage. Comment quitter l’une sans oublier l’autre ?
Sans faire naître des regrets ?
Il y a dans l’écriture de Pierre Faure un peu du roman d’Olivier Adam Les lisières. Cet ennui sourd des après-midi d’automne, la bande qui va se disloquer après le lycée, les parents et leur pavillon exigu.
Périphéries anonymes. Vies mille fois identiques.
Toujours différentes.
C’est aussi, peut-être, l’espoir. Des lendemains autres, ailleurs.
Ici.
Qu’importe.
Pierre Faure Les jours couchés Sur La Crête chronique livre noir et blanc photo
©Pierre Faure
Les jours couchés est une interrogation, une en-quête. On le referme avec ce sentiment qu’il y a tant de choses à découvrir encore dans ces lieux incertains, derrière ces visages en devenir.
Il faudra donc y revenir encore et encore. Une autre fois, plus tard, quand les bâtiments auront fini de dégoutter de pluie.
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Frédéric MARTIN
Frédéric MARTIN

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